Quelques heures à peine après la fin samedi soir de la trêve « humanitaire » qui devait permettre aux habitants et aux rebelles qui le souhaitaient de quitter les quartiers Est de la ville syrienne d’Alep, où vivent quelque 250.000 personnes, les bombardements ont repris sur la ville avec une violence inhabituelle.
De nouvelles frappes aériennes menées par l’aviation russe et syrienne et des tirs d’artillerie ont visé hier dimanche plusieurs quartiers tenus par les rebelles. Selon l’OSDH, au moins trois civils, dont une femme et un enfant, ont été tués hier soir, et plusieurs personnes blessées par des tirs de roquettes visant le quartier rebelle de Marjé.
Les forces du régime de Bachar Al Assad ont conquis dans la journée, de nouveaux territoires dans la périphérie sud d’Alep qui leur permettent de viser des quartiers rebelles.
Selon l’ONU, l’offensive lancée le 22 septembre dernier par le régime de Damas et son allié russe pour reprendre les secteurs d’Alep contrôlés par les rebelles, a fait 500 morts et 2.000 blessés. L’intensité des frappes a valu d’ailleurs à Damas et à Moscou des accusations de «crimes de guerre».
La «pause humanitaire décrétée par la Russie, entrée en vigueur jeudi, n’a pas permis d’évacuer de blessés des quartiers assiégés. Malgré la situation catastrophique, les huit corridors mis en place par l’armée russe durant la trêve sont restés déserts. Au final, seuls huit combattants blessés et sept civils auront quitté le secteur rebelle. Alors que quelque 200 personnes blessées et malades doivent quitter de toute urgence, les quartiers rebelles d’Alep.
Les Nations unies ont finalement décidé d’annuler les opérations d’évacuation prévues pour vendredi faute de conditions de sécurité suffisantes. Les autorités russes et les médias d’Etat syriens ont accusé les rebelles d’empêcher toute sortie des quartiers qu’ils contrôlent et d’utiliser les civils comme « boucliers humains ».