Le gouvernement allemand a annoncé ce mercredi, que les ressortissants des pays de l’Union Européenne (UE) qui résident en Allemagne, sans avoir d’emploi, devront désormais patienter cinq ans avant de pouvoir prétendre au minimum social, une couverture sociale couramment appelé Hartz IV.
« La règle est claire : celui qui vit ici, travaille et paie des cotisations et il a aussi droit aux prestations de notre système social », a expliqué la ministre allemand du Travail, Andrea Nahles, précisant en revanche, que pour celui «qui n’a encore jamais travaillé ici et qui est dépendant de l’aide financière publique pour vivre, un principe prévaut : les prestations de subsistance sont à demander dans le pays d’origine de chacun».
Cette mesure vise à combattre le «tourisme social», dénoncé à maintes reprises, par les délégués des communes et des Länder qui redoutent un afflux de migrants issus de l’UE. D’ailleurs, cette question figurait parmi les thèmes de campagne de la droite, dont la CSU, lors des élections européennes en 2014. Cette loi cible en particulier les ressortissants de l’Europe de l’est, qui sont soupçonnés de venir jouir du système social allemand.
D’après des données fournies par l’Agence allemande pour l’emploi, près de 440.000 ressortissants européens jouissent actuellement du minimum social en Allemagne. Forte de 92.000 ressortissants, la communauté polonaise est la plus importante. Elle est suivie des Italiens et des Bulgares, avec respectivement 71.000 et 70.000 ressortissants. Viennent ensuite les Roumains (57.000) et les Grecs (46.000).
L’immigration au sein de l’UE vers l’Allemagne a été favorisée non seulement par la bonne santé économique de ce pays, mais également par une offre substantielle d’emplois et les besoins des entreprises en main d’œuvre. Actuellement, ce pays constitue la principale destination des migrants en Europe.