Les avocats de Salah Abdeslam ont annoncé dans un entretien diffusé ce mercredi sur la chaîne TV BFMTV, qu’ils renonçaient à défendre leur client, suspect clé des attentats du 13 novembre à Paris, en raison, disent-ils, de son mutisme qu’ils imputent notamment à la décision de le placer sous vidéosurveillance permanente.
Me Frank Berton et son confrère Me Sven Mary, respectivement français et belge, se disent convaincus que Salah Abdeslam ne s’exprimera pas et qu’il appliquera le droit au silence. Il refuse de répondre aux questions du magistrat antiterroriste chargé de l’enquête sur les attentats de Paris et Saint-Denis et exerce son droit au silence pendant l’interrogatoire.
Frank Berton assure que la décision de placer le prisonnier sous vidéosurveillance 24h sur 24 a joué dans son refus de parler, une situation dans laquelle selon les avocats les vrais perdants sont les victimes des attentats de Paris parce qu’elles ont droit à la vérité. Les avocats continuent néanmoins à défendre leur client en assurant que ses conditions de détention relèvent de la torture psychologique.
Salah Abdeslam est le seul membre encore vivant des commandos du 13 novembre. Il est mis en examen pour assassinats terroristes et suspect clé des attentats parisiens qui ont fait 130 morts. Il est détenu à l’isolement depuis le 27 avril à Fleury-Mérogis et surveillé de façon continue. Salah Abdeslam avait tenté devant le Conseil d’Etat de faire suspendre ce dispositif inédit en France, mais la plus haute juridiction administrative l’avait débouté fin juillet, estimant que « le caractère exceptionnel des faits terroristes « pour lesquels il est poursuivi « impliquait que toutes les précautions soient prises ».