La démission du chef du Parti socialiste espagnol Pedro Sanchez, samedi soir après avoir été désavoué par les siens, laisse espérer une sortie de la crise politique dans laquelle est enlisé le pays depuis neuf mois, estiment les observateurs.
Les forces en présence ont désormais jusqu’au 31 octobre pour former un gouvernement viable, sans quoi le roi convoquera de nouvelles élections législatives, les troisièmes en un an. Jusqu’à maintenant le veto des 85 élus socialistes à la Chambre des députés a bloqué toutes les tentatives du chef du gouvernement conservateur sortant Mariano Rajoy pour former un nouveau gouvernement.
Mais cette stratégie de blocage initiée par Pedro Sanchez a fini par lasser jusqu’au sein de son parti, une situation que les défaites électorales sans précédent du Parti socialiste n’ont pas contribué à améliorer. Trois jours avant la démission forcée du chef du parti socialiste, une partie de son équipe de direction avait démissionné en bloc pour le faire tomber.
Les débats ont été particulièrement houleux samedi au sein du comité fédéral, une sorte de parlement du parti. Les dissidents ont refusé, à 133 voix contre 107, de convoquer un congrès extraordinaire du parti comme Pedro Sanchez le souhaitait pour mettre fin aux divisions. Ce désaveu a fini de pousser Pedro Sanchez vers la sortie.
Les dissidents socialistes doivent désormais s’employer à mettre en place une direction intérimaire en remplacement de Pedro Sanchez, qui devra annoncer sa position sur la crise politique du pays. Susana Diaz, la présidente de la région andalouse qui a dirigé la fronde contre Pedro Sanchez, est bien placée pour devenir la nouvelle dirigeante en interne du parti.
Le choix qui s’offrira à cette équipe sera soit d’entrer dans le gouvernement avec les conservateurs, soit de laisser Mariano Rajoy seul au pouvoir, en s’abstenant lors d’un éventuel vote de confiance, pour se refaire une santé dans l’opposition dans la perspective des prochaines élections législatives.