Le français EDF, son partenaire chinois CGN et le gouvernement britannique ont signé jeudi à Londres les contrats qui donnent le feu vert définitif au projet de deux réacteurs nucléaires EPR à Hinkley Point, sur la côte ouest de l’Angleterre, une issue qui clôt dix années d’efforts et de rebondissements.
Les contrats signés entérinent une coopération de longue durée entre EDF et CGN en Grande-Bretagne. Le groupe français va céder 33.5% du projet de Hinkley Point à son partenaire chinois. De son côté, CGN prendra à sa charge un tiers des 2.9 milliards d’euros déjà dépensés par EDF pour les travaux préparatoires de la future centrale.
Les contrats donnent également le coup d’envoi à la phase de développement d’un autre EPR d’EDF à Sizewell, sur la côte est, dont CGN sera actionnaire à hauteur de 20%.
Un troisième projet est également lancé à Bradwell, à 90 kilomètres à l’ouest de Londres et sera piloté par CGN à 66.5%, EDF conservant une participation minoritaire. A Bradwell, CGN construira son propre réacteur Hualong et les contrats signés jeudi prévoient la cession du terrain de Bradwell par EDF à CGN.
Le « premier béton nucléaire », qui marque le début de la construction du réacteur, doit être coulé en 2019 à Hinkley Point. D’après son président-directeur général Jean-Bernard Lévy, EDF se mettra ensuite à la recherche d’un investisseur pour lui céder sa participation. La mise en service du premier réacteur est prévue en 2025, le second un an plus tard.
Le chemin s’annonce toutefois escarpé pour EDF. Non seulement la technologie EPR n’a pas encore fait ses preuves, mais l’agence Moody’s a dégradé jeudi d’un cran la note de crédit de l’électricien. De la même manière que Standard & Poor’s l’avait fait la semaine dernière, en raison des retards sur les autres projets EPR à Flamanville, en Finlande et en Chine.