Suite à la poursuite des arrivées massives de migrants en Italie d’une part et à la fermeture des frontières des pays voisins, d’autre part, les capacités des centres d’accueil de ce pays sont dépassées et plusieurs de ces centres n’ont pas été financés par l’Etat depuis des mois.
Depuis début 2016, près de 132.000 migrants ont gagné les côtes italiennes, la majorité de ces voyageurs clandestins proviennent d’Afrique subsaharienne. Ce total avoisine ceux des deux dernières années, soient 138.000 en 2014 et 129.500 en 2015.
Comme si cela ne suffisait pas, des milliers d’autres migrants sont arrivés en Italie par la voie terrestre. Au cours des années précédentes, une bonne partie des nouveaux arrivants continuaient leur périple vers les pays du nord de l’Europe. Mais, à l’heure actuelle, la majorité des migrants sont coincés en Italie suite à la mise en place des « hotspots » dans l’objectif de les identifier à leur arrivée et aux nombreux contrôles aux frontières avec la France, la Suisse et l’Autriche. Ce qui a eu de l’impact sur le réseau des centres d’accueil italiens, qui hébergent aujourd’hui plus de 160.000 personnes, contre 22.000 fin 2013, 66.000 fin 2014 et 103.000 fin 2015.
Le ministre italien de l’Intérieur, Angelino Alfano, va exposer la semaine prochaine un nouveau plan de répartition de ces centres disséminés sur l’ensemble du territoire visant à parvenir à une moyenne de 2,5 demandeurs d’asile pour chaque 1.000 habitants, bon gré mal gré les communes.
Quant aux centres existants, la plupart sont gérés par des organismes de la société civile auxquels le gouvernement a promis de verser en moyenne 25 à 35 euros (27,5 à 38,5 dollars) par jour et par migrant pour le gîte, le couvert, les vêtements ou encore l’accompagnement juridique et psychologique. Mais, en réalité, l’Etat n’effectue plus ces paiements, depuis près de 10 mois dans certains cas, à en croire la Confcooperative, qui compte, dans sa branche sociale, près de 200 organismes accueillant environ 35.000 migrants. Pour son président, Francesco Rocca, il s’agit d’un problème politique et non administratif.
Selon la presse locale, les dettes actuelles relatives à l’accueil des migrants s’élèvent à 600 millions d’euros (660 millions de dollars). De plus, un budget de 400 millions d’euros (440 millions de dollars) est nécessaire pour clore l’année en cours.