Le procès de 15 salariés d’Air France poursuivis pour violences s’ouvre ce mardi à Bobigny. Cinq sont poursuivis pour « violences en réunion » et dix autres pour « dégradations » en rapport avec les violences qu’avaient entraînée une manifestation le 5 octobre 2015 contre un projet de restructuration d’Air France qui visait à supprimer 2 900 emplois pour redresser sa compétitivité.
Alors que la direction était en train de présenter le plan en comité central d’entreprise, la salle avait été envahie par une centaine de manifestants qui avaient forcé la grille d’accès au parvis du siège d’Air France à Roissy.
Le directeur des ressources humaines Xavier Broseta et celui de l’activité long courrier Pierre Plissonier, avaient été malmenés, ainsi que certains des vigiles assurant leur protection. Les photos de l’évacuation des deux hommes avaient fait le tour du monde et terni un peu plus la réputation française en matière de dialogue social.
Le procès qui s’ouvre mardi s’annonce tendu entre des prévenus résolus à dénoncer la « violence patronale » et une direction qui fustige le recours à la violence physique. L’intersyndicale d’Air France a appelé à une grève et un rassemblement en soutien aux prévenus aux abords du tribunal.
La CGT, qui compte plusieurs membres parmi les prévenus, veut transformer cette journée en tribune pour « les libertés syndicales », soulignant que cinq de ses adhérents, dont un représentant du personnel, ont été licenciés par la compagnie suite aux événements de l’année passée.
Le procès est prévu pour durer jusqu’à mercredi. Les salariés poursuivis pour violences au pénal encourent jusqu’à 3 ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende. Au civil, Air France leur réclame un euro symbolique. Leur jugement sera mis en délibéré.