Les militants du parti travailliste britannique ont commencé hier lundi à voter pour choisir leur nouveau leader entre Owen Smith et Jeremy Corbyn.
Depuis le référendum du 23 juin sur le Brexit, dont la campagne a été particulièrement violente, le climat est tendu et l’issue de ce vote pourrait être cruciale pour le parti travailliste confronté à une importante crise interne.
Elu triomphalement en 2015 avec 59.5% des suffrages, Jeremy Corbyn est toujours le favori des sondages, largement soutenu par les syndicats et les militants, qui le voient comme le seul à même de mener une véritable politique de gauche. Mais l’actuel leader des travaillistes fait face à l’opposition des députés, qui lui reprochent de ne pas avoir défendu avec suffisamment d’ardeur le maintien du Royaume-Uni dans l’Union européenne. Les trois quarts de la chambre basse lui sont hostiles et 172 des députés avaient approuvé une motion de censure à son encontre après les résultats du référendum. Jeremy Corbyn s’est également attiré l’hostilité de quelques personnalités influentes. Le maire de Londres par exemple, Sadiq Khan, a récemment déclaré que Corbyn n’était pas en mesure de « gagner la confiance et le respect du peuple britannique ». La leader des travaillistes écossais, Kezia Dugdale, a également affirmé dans le Daily Record que Corbyn n’avait pas la carrure nécessaire pour unifier le parti et le mener à la victoire. Tous ces détracteurs sont autant de soutiens pour l’adversaire de Jeremy Corbyn, Owen Smith.
Le vote auquel sont invités à participer les 640 000 militants du parti prendra fin le 21 septembre et le résultat sera annoncé le 24 septembre, lors d’un congrès extraordinaire à Liverpool. Mais les dissensions au sein du parti travailliste sont telles que certains experts craignent qu’une seconde victoire de Jeremy Corbyn n’entraîne une scission du parti fondé en 1900.