La plateforme américaine de locations immobilières de particulier à particulier «Airbnb» n’aurait payé que 69.168 euros d’impôts en France en 2015, une situation d’autant plus paradoxale que la plateforme affiche un succès retentissant dans le pays, révèle le quotidien français Le Parisien dans son édition de jeudi.
Le décalage est saisissant, avec 69.168 euros d’impôts sur les bénéfices des sociétés payés en 2015 pour un chiffre d’affaires estimé à 65 millions d’euros. Airbnb serait même parvenu, selon le journal, à réduire la note de 18% par rapport à l’année précédente grâce à différentes techniques comptables.
Par exemple, quand les clients font une transaction sur le site internet en France, ils versent l’argent à deux sociétés étrangères, une britannique et une autre irlandaise, c’est-à-dire situées dans des endroits où les taux d’imposition sont beaucoup moins élevés qu’en France.
Pourtant, entre 2013 et aujourd’hui, le géant américain du Net est passé de 3.000 annonces proposées à 300.000. La France est aujourd’hui le second marché pour la start-up américaine après les Etats-Unis.
Malgré l’explosion des réservations en ligne en France, relève Le Parisien, Airbnb ne déclare pour sa filiale française qu’une activité secondaire liée aux services de marketing et de promotion, ce qui a conduit en 2015, à un chiffre d’affaires déclaré de près de 5 millions d’euros au lieu de 65 millions.
D’apparence légale, ce montage financier est de plus en plus dénoncé par les politiques et les professionnels du tourisme. Mais le département des finances n’a pas pour le moment réagi officiellement.
Fondée en 2008, la start-up américaine basée à San Francisco, pèserait aujourd’hui pas moins de 30 milliards de dollars selon les analystes.