Le gouvernement iranien a annoncé avoir plafonné à 6.100 dollars les salaires mensuels des dirigeants du secteur public, une mesure censée mettre un terme à la polémique qui prévaut dans le pays autour des rémunérations exorbitantes de ces cadres.
Lors de son point de presse hebdomadaire, le porte-parole du gouvernement iranien Mohammad Bagher Nobakht a précisé que le salaire maximum pour un dirigeant d’une entreprise ou d’une banque du secteur public en Iran, ne pourra désormais plus excéder les 6.100 dollars par mois. Celui d’un dirigeant n’ayant qu’un rôle politique sera quant à lui plafonné à 3.230 dollars. Tout salaire dépassant ces plafonds, a-t-il indiqué, sera désormais considéré «comme un crime punissable par la loi».
Plusieurs directeurs de grandes banques ont déjà été limogés par le ministre iranien de l’Economie «pour avoir perçu des salaires et des prêts anormaux». Les autorités iraniennes espèrent ainsi mettre un terme à un scandale qui a mis le gouvernement de Téhéran dans l’embarras.
Les milieux conservateurs ont profité de la révélation depuis trois mois, des hauts salaires des responsables du secteur public, pour fragiliser le gouvernement du président modéré Hassan Rohani, à un an de la présidentielle, à laquelle il compte se représenter pour un second mandat de quatre ans.
La publication des fiches de paie de responsables du secteur public a révélé entre autres, que Seyed Safdar Hosseini, proche des réformateurs et ancien directeur de la Caisse du développement national d’Iran contraint depuis ce scandale à la démission, gagnait 17.000 dollars par mois. Hossein Fereydoun, frère et conseiller spécial du président Rohani a également été accusé par les médias conservateurs d’avoir imposé la nomination d’un proche à la tête de la banque Refah où il percevait 60.000 dollars par mois.