C’est le flou le plus total sur le sort judiciaire de Saïf Al-Islam Kadhafi, le fils de l’ex-dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, dont la libération avait été annoncée mercredi dernier par deux de ses avocats avant d’être démentie deux jours plus tard.
Selon un document paraphé conjointement par le conseil municipal, le conseil militaire révolutionnaire et le conseil social de Zenten, une localité située dans l’ouest de la Libye, où Saïf Al-Islam Kadhafi est détenu depuis octobre 2011, l’intéressé «est toujours en prison» et «ne sera pas libéré quelles que soient les déclarations qu’on a pu entendre».
Le même document précise, par ailleurs, que le sort de Saïf Al-Islam «sera traité selon la loi» de sorte à respecter «les droits du peuple comme ceux de l’accusé lui-même».
Pour précision, ce démenti émane des autorités de Zenten, qui est l’un des points de départ du soulèvement contre Mouammar Kadhafi, et non de la brigade Abu Bakr Al-Siddiq, la milice locale détenant Saïf Al-Islam.
Saïf Al-Islam Kadhafi, 44 ans, était pressenti pour succéder à son père, mort à Syrte en octobre 2011, à la tête de la Libye. Il a été condamné le 28 juillet dernier 2015 à la peine capitale, à l’instar de 8 autres ex-responsables du régime déchu. Une sentence qui a été prononcée par une cour spéciale de Tripoli, alors contrôlée par la coalition politico-militaire à tendance islamiste de Fajr Libya (Aube de la Libye).
Mais l’Exécutif rival issu du Parlement de Tobrouk (est), qui est en fait un bloc constitué de libéraux, nationalistes et anciennes personnalités du régime de Mouammar Kadhafi ayant basculé tardivement dans la révolution, n’a jamais reconnu ce verdict.
Pour sa part, la ville de Zenten s’était rangée derrière la coalition de Tobrouk depuis le début de la guerre civile de l’été 2014 entre ces deux camps. A ce titre, elle ne se sentait pas concernée par le jugement rendu le 28 juillet 2015 par la cour spéciale de la capitale libyenne.