L’ONG Amnesty International a publié ce mardi, un nouveau rapport dans lequel elle accuse des groupes rebelles islamistes en Syrie «d’exécutions sommaires et de torture». Sont ciblées des milices dans les provinces d’Alep dans le nord du pays et d’Idleb dans le nord-ouest.
Les victimes ont soit critiqué la conduite des groupes armés, ou n’ont pas respecté les règles qu’ils leur avaient imposées. Amnesty International a recensé dans son rapport «24 cas d’enlèvements par des groupes armés entre 2012 et 2016», ciblant notamment «des militants pacifiques ou même des enfants», ainsi que des minorités religieuses.
Entre 2014 et 2015, cinq personnes ont affirmé à l’ONG avoir été torturées par la formation Noureddine Zinki et le Front al-Nosra, la branche syrienne d’Al-Qaïda. Ce dernier, ainsi que le Front Al-Chamia et les puissants tribunaux islamistes qui leur sont affiliés et rendent justice en vertu de la charia, la loi islamique, sont également accusés par l’ONG internationale d’exécutions sommaires. Noureddine Zinki, le Front Al-Chamia et la Division-16 font tous trois partie de la coalition islamiste « Fatah Halab » (« la conquête d’Alep »).
La puissante milice salafiste Ahrar Al-Cham, soutenue par Riyad, est également pointée du doigt.
Dans la conclusion de son rapport, Amnesty Internationale en appelle au GISS, le Groupe international de soutien à la Syrie, notamment les Etats-Unis, le Qatar, la Turquie et l’Arabie saoudite, pour « cesser tout transfert d’armes ou tout autre soutien aux groupes impliqués dans des crimes de guerre ou d’autres violations flagrantes ».
Amnesty International appelle en particulier la Russie et les Etats-Unis, ainsi que l’envoyé spécial des Nations unies en Syrie à mettre l’accent, durant les pourparlers de Genève, sur les détentions imputables aux forces gouvernementales et sur les enlèvements imputables aux groupes armés. En cinq ans, la guerre en Syrie a fait plus de 280 000 morts et des millions de déplacés.