Le chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy s’est fermement opposé mercredi à Bruxelles, à ce que l’Ecosse, qui fait partie du Royaume-Uni tout en étant clairement pro-européenne, soit partie prenante des négociations post-Brexit avec l’Union européenne. L’Espagne craint le renforcement des velléités indépendantistes de la Catalogne.
Six jours après le référendum sur l’avenir européen du Royaume-Uni, la Première ministre écossaise Nicola Sturgeon a effectué hier mercredi un déplacement à Bruxelles, en plein sommet européen sur le Brexit, pour faire part au 27 de la détermination de l’Ecosse, de rester dans l’Union européenne.
Avec 62% des voix, les Ecossais ont clairement manifesté leur volonté de rester dans le giron européen et, pour la Première ministre écossaise, une sortie de l’UE dans ses conditions serait «démocratiquement inacceptable».
Mais cette situation, déjà délicate, est complexifiée davantage par les aspirations indépendantistes des Ecossais. Un sondage réalisé pour le Sunday Times illustre parfaitement la situation en révélant que 52% des Ecossais veulent que leur pays se sépare du Royaume-Uni et que l’Ecosse reste membre de l’UE.
Pour le moment, la Première ministre écossaise affirme ne chercher qu’à s’assurer que toutes les options soient prises en compte et que l’Ecosse soit respectée.
Mais pour Madrid, le risque est réel. Le gouvernement espagnol est confronté aux séparatistes basques installés à Barcelone, majoritaires au parlement catalan depuis les élections régionales de septembre 2015, élus sur un programme centré sur une feuille de route vers l’indépendance, de 18 mois. Le risque de contagion est donc considérable si l‘Ecosse qui souhaite rester dans l’Union européenne contrairement à l’ensemble du Royaume-Uni dont elle souhaite se séparer, obtenait gain de cause.