Les avocats de Seif al-Islam Kadhafi ont indiqué en début de semaine, que leur client comptait demander à la Cour pénale internationale (CPI) d’abandonner toute poursuite judiciaire contre lui, notamment parce qu’il a déjà été jugé condamné dans son pays pour ces mêmes crimes dont la cour de La Haye l’accuse.
En juin 2011, la CPI avait lancé un mandat d’arrêt contre Seif al-Islam Kadhafi qu’elle accuse de «crimes contre l’humanité», notamment pour l’enrôlement de mercenaires et son rôle dans la planification de la répression dès février 2011.
Arrêté en novembre 2011, celui qui était souvent présenté comme le successeur potentiel de son père est depuis détenu à Zenten, au sud-ouest de Tripoli, par des groupes opposés aux autorités contrôlant la capitale libyenne. Mais c’est par un tribunal de Tripoli qu’il a été condamné à mort en juillet, toujours pour son rôle dans la répression meurtrière de la révolte qui a mis fin à l’ancien régime en 2011.
Pour ses avocats, Seif al-Islam Kadhafi ne peut être jugé deux fois pour les mêmes faits. Ils espèrent aussi que leur client puisse bénéficier, malgré sa condamnation à mort qui avait été vivement critiquée par l’ONU, d’une loi d’amnistie générale qui s’appliquerait « à tous les Libyens, sans exception ». Cette loi d’amnistie a été votée par le Parlement de Tobrouk en septembre 2015 et pourrait théoriquement effacer la condamnation de Seif al-Islam qui avait été prononcée en juillet de cette même année.
Pour cette contre-attaque judiciaire, Seif al-Islam Kadhafi compte sur une nouvelle équipe de défense, la première qu’il se désigne lui-même puisque la précédente avait été désignée d’office par la CPI. L’un de ses nouveaux avocats, Karim Khan, de nationalité britannique, a déjà sorti trois de ses précédents clients de l’orbite de la CPI, dont, récemment, le vice-président kényan William Ruto.