Deux offensives distinctes sont menées, depuis le début de la semaine, contre des fiefs de l’Etat islamique en Syrie et en Irak. Ces offensives, terrestre et aérienne, sont soutenues par les frappes de la coalition internationale conduite par les Etats-Unis.
En Syrie, c’est la coalition arabo-kurde, le FDS (Forces démocratiques syriennes), qui mène les combats dans la province de Raqqa, capitale autoproclamée du « califat » proclamé par Abou Bakr al-Baghdadi, principalement dans sa partie septentrionale. Selon l’OSDH (Observatoire Syrien des Droits de l’Homme), les FDS ont déployé entre 10 000 et 15 000 hommes.
En plus des frappes aériennes de la coalition internationale, les FDS sont également soutenus par la présence au sol des forces spéciales américaines. Le Pentagone a précisé que les militaires américains en Syrie avaient une mission de « conseil et d’assistance » et non une mission de combat. Une offensive sur Raqqa, où les djihadistes se servent de la population civile comme bouclier humain, est pour le moment exclue.
En Irak, c’est l’armée du gouvernement fédéral, soutenue par des milices chiites, qui a lancé l’offensive pour reprendre la ville-clé de Falloudja, un bastion djihadiste à 50 kilomètres à l’ouest de Bagdad, où quelque 50 000 civils sont pris au piège. Les forces régulières irakiennes qui avancent à l’est de Falloudja sont appuyées par les miliciens chiites de Al-Risaliyoun et Asaïb Ahl Al-Haq, qui progressent au sud de la ville. Si Falloudja comporte un double aspect symbolique pour les djihadistes, symbole de la résistance sunnite en Irak contre l’occupation américaine et capitale du califat des Abbassides (750 à 1258 ap. J-C), dont se réclame l’Etat islamique, sa reconquête avec le soutien de miliciens chiites pourrait donner naissance à de nouveaux problèmes. La ville est un bastion sunnite et les risques d’exaction des miliciens chiites contre la population civile sont réels.