Deux manifestations politiques de grande envergure ont eu lieu, ce weekend à Bamako. L’une une marche de l’opposition contre « la mauvaise gouvernance et la corruption dans le pays », et l’autre un rassemblement de la majorité « pour la paix et la réconciliation ».
A l’appel d’une dizaine de partis de l’opposition, des milliers de personnes, militants, jeunes, chômeurs ou encore responsables d’associations, ont participé, samedi matin, à « la marche pour le Mali ». Les manifestations, arborant des banderoles critiques envers le pouvoir du président Ibrahim Boubacar Keïta, ont achevé leur marche par un rassemblement marqué par l’intervention de plusieurs responsables de l’opposition, dont leur chef de file Soumaïla Cissé, président de l’URD (Union pour la République et la Démocratie). Souffrances sociales, déviances affairistes, misères économiques grandissantes, plus de 30 mois d’immobilisme sont autant de critiques formulées à l’encontre du pouvoir. Encadrée par les forces de l’ordre, la manifestation s’est déroulée dans le calme.
Parmi les manifestants figuraient également des partisans de l’ancien président malien Amadou Toumani Touré, qui ont réclamé son retour du Sénégal, où il est en exil depuis 2012. Renversé le 22 mars 2012, à quelques semaines de la fin de son deuxième quinquennat par des militaires, il est menacé d’un procès pour « haute trahison » par le régime du président Keïta, notamment pour avoir, pendant son mandat, laissé le Nord tomber aux mains des groupes armés dominés par les djihadistes qui ont contrôlé cette vaste région pendant près de dix mois, jusqu’à janvier 2013.
Le même samedi, dans la soirée, quelque mille personnes ont participé au « Rassemblement pour la paix et la réconciliation », tenu dans un centre de conférences à l’initiative de partis et associations soutenant le pouvoir.