La Commission européenne a décidé d’accorder un sursis à l’Espagne et au Portugal. Les deux pays ont jusqu’en juillet pour indiquer comment ils comptent redresser la barre au niveau de leurs déficits budgétaires. Ces pays sont exposés à une amende prévue par le Pacte de stabilité qui peut aller jusqu’à 0.2% du Produit Intérieur Brut.
L’Espagne et le Portugal n’ont pas respecté les critères du Pacte de stabilité, c’est-à-dire un déficit budgétaire au-dessous de 3% du Produit Intérieur Brut et une dette publique ne dépassant pas 60% du PIB. Ils auraient donc logiquement dû essuyer des sanctions de Bruxelles. Mais, à l’occasion de la présentation annuelle des « Recommandations pays par pays », un exercice qui consiste à passer les budgets des Vingt-Huit au peigne fin et qui a été introduit dans le but de renforcer la gouvernance économique européenne, la Commission européenne a décidé que des sanctions seraient contre-productives étant donné le contexte économique et politique de ces pays. Egalement dans le viseur de la Commission européenne, mais dans une moindre mesure, l’Italie s’est pour sa part vue accorder un sursis d’un an.
L’Espagne plus particulièrement, inquiète Bruxelles, notamment avec la promesse, hier mercredi, du Premier ministre du gouvernement transitoire Mariano Rajoy, en pleine campagne pour les législatives du 26 juin prochain, de baisser les impôts pour les entreprises et pour les ménages en cas de réélection. Si cette promesse est mal venue au vue de l’inquiétude de Bruxelles, d’autant plus que le pays a enregistré, en 2015, un déficit de 5.1%, elle pourrait être une bonne chose pour l’économie espagnole. L’allègement des charges pourrait être bénéfique dans un environnement où la concurrence fiscale joue un rôle crucial pour attirer les investissements.