L’Espagne entend jouer un rôle majeur dans le processus de rapprochement entre Cuba et l’Union européenne, a déclaré lundi à la Havane, le ministre espagnol des Affaires étrangères José Manuel Garcia-Margallo, à l’issue d’un entretien avec son homologue cubain, Bruno Rodriguez.
Le chef de la diplomatie espagnole a entamé une visite officielle à Cuba, dans le but de maintenir la position privilégiée de l’ancienne puissance coloniale dans un pays qui s’ouvre à l’économie de marché. Il a abordé avec son homologue cubain, plusieurs questions ayant trait à la coopération bilatérale ainsi qu’à l’accord de normalisation des relations entre Cuba et l’UE, conclu en mars dernier, au terme de près de deux ans de négociations, entre La Havane et Bruxelles.
Ils ont également évoqué les relations politiques et économiques bilatérales, particulièrement après que Madrid ait accepté au début de ce mois de rééchelonner la dette cubaine qui se monte à plus de deux milliards d’euros. José Manuel Garcia-Margallo a également rencontré plusieurs autres hauts responsables cubains afin d’explorer les moyens d’accroître la coopération économique entre les deux nations et a été reçu par le président cubain Raul Castro au palais de la Révolution de La Havane.
Deux mois après la signature d’un accord de dialogue politique qui a scellé le rapprochement entre l’Union européenne et Cuba, alors que Cuba et les Etats-Unis ont engagé un rapprochement et que de nombreux pays occidentaux multiplient les initiatives diplomatiques pour bénéficier de l’ouverture de l’économie cubaine, l’Espagne est déterminée à jouer les premiers rôles.
Avec plus de 200 entreprises implantées sur le territoire cubain, principalement dans le secteur du tourisme, l’Espagne est actuellement le troisième partenaire commercial de l’Île après le Venezuela et la Chine et le premier européen et figure en première place des investisseurs étrangers. Mais le Royaume ibérique devra batailler dur pour préserver cette position avantageuse à Cuba qui attire de nombreux investisseurs après la levée des sanctions internationales qui lui étaient imposées.