Après des affrontements armés avec les combattants de l’Etat islamique, les unités militaires libyennes ont procédé dimanche dernier à la libération de la ville de Syrte.
Mais si la lutte contre les djihadistes permet de contrer une menace qui pèse sur le pays, elle entrave en même temps, le processus de réconciliation nationale.
Des sources militaires libyennes ont signalé que des milliers de soldats libyens avaient été mobilisés dans le cadre de ces opérations pour la libération de Syrte. La plupart des institutions pétrolières dans la région seraient déjà passées sous le contrôle de l’armée. Ces informations semblent être confirmées par des rapports médiatiques étrangers qui indiquent que des dizaines de combattants de l’organisation de l’Etat islamique ont fui récemment Syrte en direction d’autres villes libyennes situées dans le sud du pays, considérées comme plus sûres.
Tous les détenus de l’organisation terroriste, dont le nombre est estimé à 1.200 et dont plusieurs sont d’origine arabe, ont également été transférés mais le nouveau lieu de leur détention est gardé secret.
La reprise de Syrte donne plus de crédit à l’armée libyenne conduite par le général Khalifa Haftar, et par voie de conséquence au Parlement basé à l’est du pays, à Tobrouk.
Ce dernier reprendrait politiquement du poil de la bête face au gouvernement d’union nationale issu de du travail de médiation de l’ONU, soutenu par la communauté internationale ainsi que par les deux seules institutions qui ont survécu à la chute du régime Kadhafi, la banque centrale libyenne et la Compagnie nationale du pétrole. Mais ces nouvelles autorités ne sont pas parvenues à s’adjuger le soutien du Parlement de Tobrouk, qui avait été le seul représentant du peuple libyen reconnu internationalement après crise politique de 2014, et dont les membres les plus radicaux ont bloqué la ratification du nouveau gouvernement.