A l’occasion de son congrès ce week-end à Stuttgart, l’Alternative pour l’Allemagne (AFD), une formation politique populiste de droite, a adopté une position anti-islam dans l’objectif de conquérir le maximum de voix aux législatives prévues l’année prochaine.
Les 2.400 participants à ces assises ont proclamé que «l’islam ne fait pas partie de l’Allemagne», soutenant que les minarets, les appels du muezzin et le voile intégral «doivent être interdits». Les rares intervenants plus modérés, qui prônaient, entre autres, la lutte contre l’islamisme et le dialogue avec l’islam, ont été en revanche, conspués.
Comme prévu, les discussions du Congrès ont été dominées par des questions identitaires et religieuses, surtout que même la branche la plus libérale de l’AFD a appelé à la préservation de «la culture occidentale chrétienne», considérant l’islam comme un corps étranger, à en croire les propos tenus samedi par son leader, Jörg Meuthen.
Après avoir fait son entrée dans la moitié des parlements régionaux allemands, l’AFD a désormais en ligne de mire les législatives de 2017. D’après les résultats d’une enquête Emnid rendus publics dimanche par le journal Bild, ce parti a bondi de 3 à 13 % d’opinions favorables, ce qui en fait la troisième force politique d’Allemagne nonobstant la récente date de sa création.
Toutefois, l’AFD a besoin de se montrer plus précise dans son positionnement si elle veut atteindre ses objectifs : à son lancement en 2013, elle défendait une ligne anti-euro, qui a viré à une position anti-réfugiés l’automne dernier alors que des centaines de milliers de demandeurs d’asile affluaient vers le pays outre-rhin et depuis la fermeture des frontières, l’AFD adopte un discours islamophobe.