L’Institut national espagnol de la statistique (INE), a publié jeudi des données qui révèlent une stagnation du chômage au taux de 21%, soit le deuxième taux le plus élevé de l’Union européenne après la Grèce qui en comptabilise 24.4% à fin 2015.
Cette mauvaise performance de l’emploi dans le royaume ibérique ne fait pas les affaires du gouvernement conservateur à l’approche des nouvelles élections législatives anticipées, décidées pour le 26 juin prochain, faute d’accord entre les partis pour la formation d’un nouveau gouvernement.
L’Espagne compte officiellement 4.79 millions de demandeurs d’emploi, soit 11 900 de plus qu’au dernier trimestre 2015, ce qui représente une légère hausse de 0.1 point. Les autorités du pays continuent cependant à se montrer confiantes.
Le ministre de l’Economie Luis de Guindos a réagi à ces chiffres en soulignant que les premiers trimestres de l’année sont toujours les pires, le premier trimestre de 2015 ayant connu une hausse quasiment identique. Le département de Guindos table sur la création de 470.000 emplois par an d’ici 2019.
De plus l’économie espagnole, très dépendante du tourisme qui représente 11% du Produit Intérieur Brut, génère beaucoup d’emplois saisonniers, moins nombreux dans les mois d’hiver.
D’autres experts mettent également en avant le rythme de réduction rapide du taux de chômage en termes annuels, au regard du taux record de 26.7% atteint en 2013, au plus fort de la crise économique qui touchait le pays depuis 2008. C’est d’ailleurs la baisse du taux de chômage de 2.8 points en 2015, la plus forte depuis 1996, qui avait été la base de la campagne menée par le gouvernement conservateur pour les législatives de décembre 2015.
Certains experts estiment que le blocage politique que connaît l’Espagne et l’incertitude qui entoure l’avenir politique du pays peuvent entraîner des reports d’investissement de la part des entreprises et avoir ainsi un impact négatif en termes d’embauche.