Les autorités libyennes ont procédé à l’évacuation des employés de quatre champs pétroliers par crainte d’éventuelles attaques du groupe djihadiste Etat islamique, rapportent lundi, plusieurs sources concordantes.
Un responsable militaire proche des autorités basées dans l’Est du pays a précisé que l’évacuation des quatre champs situés dans le bassin pétrolier de Merada, à quelque 800 kilomètres au sud-est de Tripoli, a été menée il y a trois jours. Il s’agit selon l’agence libyenne Lana, des champs pétroliers d’Al-Baïda, Tibesti, Al-Samah et Al-Waha.
Dans le même temps, les employés du champ pétrolier de Zaltane à 55 kilomètres au sud-est de Merada, ont annoncé une grève générale.
L’inquiétude des autorités et des employés de ces champs pétroliers provient de la situation sécuritaire préoccupante qui prévaut dans la région et entraîne la faible production quotidienne du brut.
Les champs pétroliers d’Al-Baïda et de Tibesti ont été déjà la cible d’une attaque de l’Etat islamique au début du mois ayant fait au moins trois morts, selon une autre source militaire.
Les services de sécurité du pays ont prévenu que des combattants de l’EI étaient en train de se regrouper à al-Naoufilia, ville située entre le bastion djihadiste de Syrte et les ports pétroliers d’Es Sider et Ras Lanouf.
La Libye dispose des réserves pétrolières les plus importantes d’Afrique, estimées à 48 milliards de barils. Le bassin pétrolier de Merada se situe à 350 kilomètres de la ville côtière de Syrte contrôlée par l’Etat islamique et est directement menacé par le groupe djihadiste qui cherche à étendre sa mainmise dans le pays.
L’EI a également lancé plusieurs offensives depuis début janvier contre les champs et puits pétroliers de Ras Lanouf et al-Sedra, des offensives qui ont été repoussées. Ce climat d’insécurité est l’une des grandes raisons de la chute d’un tiers de la production libyenne de pétrole qui était estimée à 1.6 million de barils par jour en 2011.