Les 32 juges égyptiens qui avaient refusé d’estimer que la destitution par l’armée en 2013, du président égyptien Mohamed Morsi était conforme aux dispositions légales, ont été envoyés d’office en retraite ce lundi, révèlent des sources judiciaires au Caire.
Un haut responsable du Conseil judiciaire suprême a confié à la presse, sous couvert de l’anonymat, que cette institution disciplinaire de la magistrature « a décidé aujourd’hui de mettre à la retraite d’office 32 juges pour s’être impliqués en politique en soutenant une certaine partie».
Le Conseil judiciaire suprême avait pris il y a à peine une semaine, les mesures disciplinaires à l’encontre de 15 autres magistrats qui avaient refusé de reconnaître la légalité de la procédure de destitution du premier chef d’Etat égyptien démocratiquement élu.
Mohamed Morsi a été même condamné à la peine capitale en première instance, comme quasiment tous les dirigeants de la confrérie des Frères musulmans ainsi que des centaines de leurs partisans à l’issue de procès de masse expéditifs «sans précédent dans l’Histoire récente» du pays des pharaons, selon les Nations Unies.
Quelques uns de ces juges avaient, entre autres, lu un communiqué, dans lequel ils clamaient leur opposition à la destitution du président Morsi à l’occasion d’une grande manifestation d’islamistes sur la place Rabaa al-Adawiya au Caire.
Par la suite, le chef de l’armée de l’époque, le général Abdel Fattah al-Sissi, a été élu à la présidence de la République en mai 2014, avant d’écraser toute opposition à son pouvoir. De l’avis de diverses ONG de défense des droits humains, son régime est ultra-répressif.