Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian a confirmé jeudi, que près de 800.000 migrants attendent en Libye, de pouvoir gagner le continent européen à travers la Méditerranée.
Le ministre français craint que cette situation ne renforce l’organisation djihadiste de l’Etat Islamique (EI).
« Il faut éviter que le trafic de migrants ne renforce Daesh (acronyme en rabe du groupe EI) par des ressources financières supplémentaires qui lui seraient allouées », a souligné Le Drian.
Dans cette optique, l’Europe appelle à l’installation, dans les plus brefs délais, d’un gouvernement d’union nationale à Tripoli, pouvant permettre aux navires de l’Union Européenne (UE) de traquer les passeurs jusqu’au niveau des côtes libyennes.
A l’heure actuelle, l’opération Sophia, initiée en juin dernier et à laquelle prennent part 22 Etats européens, n’est habilitée à arraisonner, fouiller et saisir les bateaux de migrants qu’au niveau des eaux internationales, à distance des fiefs des passeurs.
De l’avis du ministre français de la Défense, le nouvel Exécutif libyen, dès qu’il sera installé, devra « dire comment il va agir et ce qu’il demande à la communauté internationale pour enrayer trois dangers majeurs en Libye : Daesh qui a aujourd’hui 4 000 à 5 000 combattants (dans ce pays), les trafics de migrants … et d’armes ».
Il n’y a pas longtemps que l’entrée en fonction du gouvernement libyen d’union nationale a été proclamée par le conseil présidentiel. Constituée des délégués de différentes parties rivales libyennes, cette dernière institution a été mise en place suite à un accord inter-libyen conclu au Maroc, sous l’égide des Nations Unies.