L’opposant Hama Amadou, candidat à l’élection présidentielle, participera bien au second tour du scrutin bien qu’il soit écroué depuis le mois de novembre à la prison de Filingué, dans une affaire de trafic présumé d’enfants, a confirmé jeudi un de ses avocats.
Cette déclaration éclaircit une situation des plus confuses depuis que la coalition de l’opposition (COPA-2016) avait déclaré mardi dernier suspendre sa participation au processus électoral en cours.
Hama Amadou ne va pas se désister a assuré son avocat, alors que sa position était vivement attendue depuis que le président de la Céni, la Commission électorale nationale indépendante du Niger, Boubé Ibrahim avait annoncé sa détermination à organiser le second tour du scrutin, même en cas de «retrait» de Hama Amadou.
Mais les avocats de ce dernier n’ont pas manqué de souligner le handicap de l’opposant qui est obligé de mener campagne du fond de sa cellule à Filingué, sans pouvoir s’adresser publiquement à ses partisans, alors que le président sortant Mahamadou Issoufou sillonne le pays en avion et tient partout des meetings escorté par une armada de forces de l’ordre.
Le second tour de l’élection présidentielle nigérienne est prévu pour le 20 mars prochain. Face au président sortant qui avait obtenu à l’issue du premier tour 48.43% des voix, frôlant ainsi la victoire, les principaux opposants s’étaient réunis autour de Hama Amadou arrivé second avec 17.73% des suffrages, conformément à une alliance signée avant le premier tour. Mais cette coalition de l’opposition a fini par se retirer du processus électoral, dénonçant l’absence de « proclamation officielle » des résultats du 1er tour du 21 février, le non-respect de la campagne électorale et « l’iniquité de traitement entre les deux candidats ».