Au dernier jour de son procès, la militaire ukrainienne, Nadia Savtchenko, jugée en Russie pour le meurtre de deux journalistes en Ukraine, a annoncé mercredi, qu’elle poursuivait sa grève de la faim, précisant néanmoins qu’elle allait quand même boire de l’eau.
Paraissant en bonne forme physique malgré plusieurs jours sans boire ni manger, Nadia Savtchenko a réaffirmé par la même occasion, son innocence ainsi que sa détermination à aller jusqu’au bout de son action.
Réagissant à cette affaire qui a pris énormément d’ampleur, la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini a appelé Moscou à libérer la militaire russe « immédiatement et sans conditions ». Elle a indiqué que l’état de santé de Nadia se détériorait rapidement, disant craindre pour sa survie, des affirmations aussitôt démenties par le ministère russe des Affaires étrangères.
Washington, Berlin et Kiev ont également appelé à la libération de la militaire. Selon un des avocats de la militaire, une équipe médicale ukrainienne a été empêchée de la voir et sa mère et sa sœur également s’étaient vues refuser le droit de la voir dans sa cellule.
Nadia Savtchenko, 34 ans, est devenue une héroïne nationale en Ukraine. Elle avait été arrêtée début juillet 2014 sur le territoire russe selon Moscou. Elle est accusée d’avoir transmis à l’armée ukrainienne la position de deux journalistes russes tués par un tir de mortier dans l’est de l’Ukraine et jugée depuis l’été dernier par un tribunal de Donetsk, petite ville russe à quelques kilomètres de la frontière ukrainienne.
De son côté, la militaire ukrainienne accuse les rebelles prorusses de l’est de l’Ukraine de l’avoir capturée sur territoire ukrainien et livrée aux autorités russes. Le Parquet russe a requis contre elle 23 ans de prison contre elle. Les juges doivent annoncer leur verdict les 21 et 22 mars prochains.