Premier africain à avoir été secrétaire général des Nations Unies, l’égyptien, Boutros Boutros-Ghali est décédé mardi à l’âge de 93 ans.
Une page de l’histoire de l’élite égyptienne s’est tournée avec la disparition de l’ex-patron de l’ONU. Boutros Boutros-Ghali avait effectué ses études de droit international et de sciences politiques à Paris au cours des années 1940. Une période pendant laquelle il a maîtrisé la langue de Voltaire, ce qui lui permettra d’accéder, après sa longue carrière dans la diplomatie, au poste de secrétaire général de la Francophonie.
Au terme de sa formation universitaire dans la capitale française, Boutros Boutros-Ghali a rebroussé chemin pour entamer une carrière universitaire avant d’intégrer, par la suite, le ministère égyptien des Affaires étrangères. Poursuivant son ascension, il a été nommé à la tête de la diplomatie égyptienne par le président Anouar el-Sadate en 1977. Un fauteuil qu’il occupera pendant près d’une quinzaine d’années, le temps de marquer l’histoire par les accords de Camp David au travers desquels le Sinaï a été restitué à l’Egypte. Ce coup d’éclat a certainement beaucoup pesé sur son accession au poste de secrétaire général des Nations Unies en 1992.
A la tête de l’ONU, la tâche de Boutros Boutros-Ghali n’a pas été de tout repos. Il y a découvert non seulement la complexité de cette organisation mais également les intérêts opposés des Etats membres et leur difficulté à contribuer financièrement. Ce qui a constitué des obstacles à son travail, particulièrement dans la gestion du génocide rwandais en 1994 et, un an plus tard, du conflit armé en Bosnie-Herzégovine. Résultat : contre son gré, Boutros Boutros-Ghali n’a pas réussi à se faire réélire au terme de son unique mandat en 1996.