Brian Donald, un responsable de l’agence de coordination policière Europol a révélé sur les colonnes de l’hebdomadaire britannique The Observer, que plus de 10.000 enfants migrants non accompagnés ont disparu en Europe durant les 18 à 24 derniers mois.
L’Agence Europol craint que des infrastructures criminelles ne profitent de la crise migratoire pour pratiquer la traite des enfants.
Les autorités européennes ont tout simplement perdu toute trace de ces enfants après leur enregistrement. Environ 5 000 d’entre eux auraient disparu en Italie, l’une des portes d’entrée vers l’Europe pour les migrants venus par la Méditerranée.
La Suède, de son côté, a perdu la trace d’un millier de mineurs préalablement enregistrés à leur arrivée dans la ville portuaire de Trelleborg. Bien sûr, il y a de bonnes chances que plusieurs de ces enfants aient simplement rejoint des membres de leur famille, sans le signaler. Mais la probabilité de voir plusieurs d’entre eux exploités à des fins criminelles est également grande.
Rafaella Milano, la directrice des programmes Italie-Europe de l’Organisation Non Gouvernementale Save the Children, reconnaît volontiers que les mineurs voyageant sans adultes sont le groupe le plus vulnérable du flux de migrants. Environ 270 000 d’entre eux sont arrivés en Europe, soit environ 27% des migrants.
Il semble désormais urgent de repenser les politiques frontalières, avec notamment des programmes de « relocalisation » rapides au niveau européen qui permettraient, selon Rafaella Milano, « à ceux qui arrivent en Italie ou en Grèce de rejoindre d’autres pays européens sans devoir s’en remettre à des trafiquants ». Les ONG craignent que les conditions difficiles d’accès à l’Europe et les lourdes procédures d’identification ne livrent les mineurs aux mains de trafiquants de toute sorte.