La justice nigérienne a rejeté hier lundi, la seconde demande en deux mois, de remise en liberté provisoire de Hama Amadou, le principal opposant au président Mahammadou Issoufou et un des candidats retenus pour la présidentielle du 21 février prochain.
L’annonce du délibéré de la Cour d’appel de Niamey a provoqué la colère des partisans de Hama Amadou qui ont rappelé leur détermination à faire élire le rival du chef de l’Etat lors de la présidentielle du 21 février.
Bien que la Cour constitutionnelle du Niger ait validé son dossier de candidature samedi, en même temps que celui de quatorze autres candidats, Hama Amadou ne pourra pas, sauf rebondissement, mener lui-même sa campagne électorale qui débute le 30 janvier.
La tâche devrait revenir aux cadres et aux militants de son parti, le Moden Fa Lumana, un scénario qui, selon un de ses proches était envisagé et préparé. Les avocats de Hama Amadou disposent de cinq jours pour déposer un pourvoi en cassation. Ils ont également la possibilité d’introduire une nouvelle demande de mise en liberté provisoire qui puisse être acceptée avant le premier tour du scrutin.
La Cour de cassation avait rejeté une première demande de liberté provisoire de Hama Amadou début décembre dernier, la déclarant « irrecevable ».
Hama Amadou qui regagnait son pays de retour d’un exil en France, avait été arrêté le 14 novembre dès sa descente d’avion à l’aéroport de Niamey. Il avait ensuite été transféré dans une prison à Filingué, le ministre de la Justice estimant que les conditions de détention à la maison d’arrêt de la capitale étaient inappropriées.
L’ancien président de l’Assemblée nationale est accusé d’être impliqué dans un présumé trafic international de bébés. Ces accusations l’ont conduit à s’exiler volontairement pendant un an en France. Ses avocats ont toujours dénoncé un procès politique pour éloigner leur client de l’élection présidentielle de cette année, alors que le gouvernement parle d’un « dossier de droit commun ».