Depuis l’exécution d’un dignitaire chiite par les autorités saoudiennes, les liens ne cessent de se dégrader entre l’Iran et l’Arabie saoudite soutenue par ses alliés.
Après l’annonce de la rupture des relations diplomatiques entre son pays et la République islamique d’Iran, le ministre saoudien des Affaires étrangères, Adel Al-Djoubeir a déclaré dans une interview à Reuters que, bien que les pèlerins iraniens continuent à être les bienvenus à La Mecque et à Médine, les ressortissants saoudiens sont désormais frappés par l’interdiction de se rendre en Iran.
Le Royaume wahhabite a également annoncé la suspension de tous ses liens commerciaux avec la République islamique d’Iran. Le Bahreïn et le Soudan ont emboîté le pas à Ryad, en rompant leurs relations diplomatiques et économiques avec l’Iran.
L’Arabie saoudite rend l’Iran responsable de l’actuel accroissement des tensions, principalement en raison des combattants qu’il envoie dans certains pays arabes, notamment au Liban et en Syrie. Ryad accuse également l’Iran de préparer des attaques en Arabie Saoudite et chez ses voisins du Golfe.
De son côté, la République islamique d’Iran rejette la responsabilité de la situation actuelle sur l’Arabie saoudite. Premièrement pour avoir comploté, selon le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir Abdollahian, en vue de faire chuter les prix du brut en maintenant sa production à un niveau très élevé. Et ensuite pour avoir commis une « erreur stratégique » en exécutant le cheikh chiite Nimr Baqr al-Nimr.
Cette exécution a entraîné une montée des violences entre chiites et sunnites dans plusieurs pays, en Iran, en Irak, au Liban, à Bahreïn, au Pakistan et dans le Cachemire indien, où les représentations diplomatiques saoudiennes étaient prises pour cibles. Des manifestations de colère ont notamment fait un mort en Irak.
La Ligue arabe va tenir dimanche une réunion au Caire, à la demande de Ryad pour dénoncer les ingérences de l’Iran dans les affaires arabes.