Le Premier ministre espagnol sortant, « vainqueur » des élections du 20 décembre dernier, Mariano Rajoy peine toujours à mettre en place une coalition qui lui permettrait de gouverner.
Le paysage politique espagnol est plus divisé que jamais. Les conservateurs du Parti Populaire (PP) de droite de Mariano Rajoy ont remporté 123 sièges, très loin de la majorité absolue de 176 sièges. D’où la nécessité pour le chef de gouvernement sortant, Mariano Rajoy de mettre sur pied une coalition. Et la tâche est loin d’être aisée. Après un entretien la semaine dernière avec le leader socialiste, Pedro Sanchez, ce dernier lui a clairement signifié son souhait de ne pas faire alliance avec la droite.
Mariano Rajoy reçoit ce lundi les deux leaders des partis émergents Ciudadanos et Podemos. Le dialogue avec Alberto Rivera de Ciudadanos, qui est arrivé quatrième avec 40 députés et 13.93% des voix, devrait vraisemblablement être le plus aisé. Le parti de centre-droit, créé en Catalogne en 2006 et apparu sur la scène internationale en 2014 n’a jamais caché sa volonté de dialoguer pour trouver une solution à la situation politique confuse engendrée par les dernières élections.
Le ton devrait être radicalement différent lors de l’entrevue avec Pablo Iglesias de Podemos. Ce parti de gauche radicale, né du mouvement des « indignés » de 2011 défend une ligne politique totalement opposée au parti conservateur et fait du départ de Rajoy sa priorité. Avec ses 69 sièges de députés obtenus grâce à ses 20.66% des voix, Podemos exige un net virage à gauche et la tenue d’un référendum pour l’indépendance de la Catalogne.
Un rapprochement entre les socialistes du PSOE et Podemos est d’ores et déjà en train de se dessiner. Mais loin d’augurer une sortie de crise, cette perspective divise les ranges des socialistes du PSOE.