L’importante baisse ces deniers mois des cours mondiaux de certaines denrées alimentaires importées par l’Algérie, a permis au gouvernement algérien de réduire son déficit commercial sans toutefois réussir à le combler.
Une note d’analyse sur les importations publiée dimanche par le ministère du Commerce algérien brosse un tableau plus ou moins clair sur la situation des finances publiques du pays. La grille d’analyse du ministère relève en effet que d’importantes baisses ont été enregistrées au niveau des prix à l’importation de la poudre de lait, du sucre ainsi que de la viande.
Toutefois, la baisse des denrées alimentaires mondiale n’a eu qu’un impact moyen sur les finances du pays. La balance commerciale algérienne enregistre un déficit égal voire plus marqué que par rapport à l’année 2014. Une situation particulièrement dangereuse qui pourrait perdurer plusieurs années, laissent entrevoir les spécialistes.
L’Algérie reste en effet fortement dépendante de l’exportation de ses produits pétroliers. Or depuis 2014, les cours mondiaux des ressources fossiles se sont stabilisés à de bas niveaux et les prévisions sur le sujet s’accordent à dire que la tendance sera approximativement la même jusqu’en 2020.
Pour compenser son déficit, le gouvernement algérien a donc eu recours à l’utilisation de près de 40 milliards de dollars. Un montant faramineux qui a été soigneusement pioché dans les réserves en devises du pays. A son apogée, en décembre 2013, les réserves en change de l’Algérie atteignaient 180 milliards de dollars. Aujourd’hui, elles ne dépassent guère les 140 milliards de dollars et les estimations des institutions financières internationales laissent présager une accélération de la baisse pour les années à venir. Conséquence directe de cette mauvaise conjoncture économique, le dinar algérien a perdu près de 25% de sa valeur en 2015, ce qui tend à compliquer encore davantage la situation dans le pays.