Le nouveau gouvernement socialiste portugais conduit par Antonio Costa, doit entrer officiellement en fonction ce jeudi à 16 heures, mais il est d’ores et déjà pressé de faire face à des défis politiques, budgétaires et européens.
Ce gouvernement, le 21ème de l’histoire démocratique du pays, est un évènement pour le Portugal. Il est le premier gouvernement portugais à s’appuyer sur une coalition des partis de gauche à savoir le BE (Bloc de Gauche), un mouvement assez proche du Syriza grec du début de l’année, et les deux partis de la coalition démocratique unitaire, le PCP (Parti Communiste) et le PEV (les Verts).
Cette alliance induit cependant le premier défi auquel, s’expose le nouveau gouvernement, à savoir la solidité de sa coalition parlementaire. Les partis de l’alliance ont décidé de conserver leur indépendance et ne seront pas liés par une discipline de vote, y compris sur le budget. Et sans l’appui du BE et du PCP, le Parti socialiste ne disposera même pas de la majorité absolue relative. Le gouvernement ne peut néanmoins être renversé que par la majorité absolue des députés nécessaires, soit 115 députés. Il faudrait plus que l’abstention d’un parti de gauche, pour que les 107 élus de droite parviennent à faire tomber le gouvernement d’Antonio Costa.
Mais un autre danger, non négligeable menace de peser durablement sur le gouvernement. Le nouveau président de la République sera élu le 24 janvier et aura la possibilité de dissoudre l’assemblée de la république une fois le premier semestre de son mandat écoulé. Le candidat Marcelo Rebello de Sousa crédité de 48% des intentions de vote, est fortement pressenti pour cette fonction.