Le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian a annoncé que le porte-avions français Charles-de-Gaulle sera opérationnel dès ce lundi et devrait permettre à l’aviation militaire française d’intensifier considérablement ses frappes contre l’Etat islamique en Syrie et en Irak.
Aux six Rafale et six Mirage 2000 français déjà stationnés respectivement aux Emirats arabes unis et en Jordanie, la France ajoute 26 chasseurs embarqués sur le porte-avions, plus précisément 18 Rafale et 8 Super Etendard, triplant ainsi sa capacité de frappes sur l’Irak et la Syrie.
En plus du triplement de sa force de frappe, le porte-avions évite aux appareils de décoller depuis la métropole, ce qui nécessite des ravitaillements en vol et limite la durée d’action sur la zone, et évite également de dépendre ou de solliciter des pays étrangers pour y installer une base aérienne.
Parmi les principales cibles, Jean-Yves Le Drian cite Mossoul en Irak, où se trouvent les lieux de décision politique de l’Etat islamique, et Raqqa en Syrie où se trouvent les centres de formation des combattants destinés à agir à l’extérieur.
La France a également l’intention de frapper les capacités de ressources de l’Etat islamique, c’est-à-dire les champs pétrolifères. Les avions de chasse américains ont même commencé à aller plus loin en bombardant des camions citernes transportant du pétrole dans les fiefs de l’Etat islamique.
Bien qu’elle reconnaisse que seule une opération terrestre, quelle que soit la portée des frappes américaines, françaises et désormais russes contre l’organisation, permettra in fine de déloger l’Etat islamique de ses positions, la France continue cependant à exclure d’envoyer des forces spéciales. La France entend laisser cette tâche aux Kurdes ou à l’Armée Syrienne Libre.
Le dirigeant de la région autonome du Kurdistan irakien, Massoud Barzani, dont les forces viennent de reprendre Sinjar, au nord de l’Irak, se dit prêt à participer à une opération terrestre à Raqqa dans le cadre d’une coalition internationale puissante. Selon des médias américains, Washington a demandé le déploiement de forces spéciales sur le territoire syrien.