Le ministre russe des Finances, Anton Silouanov a annoncé lundi, que son pays avait profité du sommet du G20 à Antalya en Turquie, pour présenter au Fonds Monétaire International (FMI) de nouvelles propositions en vue de régler son bras de fer avec l’Ukraine concernant le remboursement d’un crédit de 3 milliards de dollars.
Dans sa déclaration rapportée par les agences Interfax et Ria-Novosti en marge du sommet du G20, le ministre s’est refusé de détailler cette proposition qu’il a qualifiée d’«intéressante» et qui «peut servir de base à un règlement du problème» ukrainien. Dans un premier temps, la Russie entend débattre de cette proposition avec le FMI avant de la discuter avec Kiev. Lors de ce sommet, la patronne du FMI a rencontré dimanche le président russe Vladimir Poutine.
Cette proposition, qui a toute la forme d’un compromis, est une volte-face de la part du Kremlin qui insiste depuis des mois pour que l’Ukraine rembourse intégralement le prêt de 3 milliards de dollars qu’il lui avait accordé en décembre 2013, trois mois avant son renversement, au régime prorusse de Viktor Ianoukovitch et qui arrive à échéance en décembre. Kiev de son côté exige que Moscou accepte de renoncer à une partie des fonds, comme l’ont fait les créanciers privés qui ont accepté une décote de 20% correspondant à l’effacement de 3.6 milliards de dollars US de dette et la prolongation de la période de remboursement de 8.5 milliards de dollars US.
En vertu des règles actuelles du Fonds, qui est en train de réfléchir à leur modification, la persistance de ce désaccord risque de placer l’Ukraine en défaut de paiement et d’entraver le plan d’aide international mené par le FMI, d’un montant de 17.5 milliards de dollars US accordé au pays en mars.