Le gouvernement minoritaire de droite de Pedro Passos Coelho a démissionné mardi dernier, suite à une motion rejetant son programme et qui a été adoptée par l’ensemble de la gauche, majoritaire au Parlement.
Ce dénouement, onze jours à peine après son entrée en fonction, fait de ce gouvernement l’exécutif le plus éphémère de l’histoire du Portugal.
La motion de censure a été votée par le PS (Parti social-démocrate), le PCP (Parti communiste portugais), les PEV (les Verts) et le BE (Bloc de gauche), formation proche du Syriza au pouvoir en Grèce qui ont recueilli ensemble 50.8% des voix aux législatives du 4 octobre dernier. Grâce à son alliance inédite avec la gauche antilibérale, le Parti socialiste aspire à former le prochain gouvernement pour mettre un terme à la politique de rigueur budgétaire mise en œuvre depuis 2011 par la coalition de droite.
Le prochain développement du feuilleton politique au Portugal dépendra de son président Anibal Cavaco Silva à qui revient la tâche, de par la Constitution du pays, de désigner le chef du gouvernement. Le président peut, soit laisse le secrétaire général du PSD Pedro Passos Coelho à la tête d’un gouvernement intérimaire jusqu’à l’organisation de nouvelles élections, au plus tôt en juin prochain, soit nommer le secrétaire général du PS Antonio Costa Premier ministre.
Ce dernier avance déjà ses pions. En milieu de journée, le PS a signé trois accords distincts avec le Bloc de gauche, le Parti communiste et les Verts, une alliance jamais vue en 40 ans de démocratie, censée permettre aux socialistes de former « un gouvernement stable, responsable, cohérent et durable », que les partis de la gauche radicale comptent soutenir au Parlement, sans toutefois y participer. Coupant l’herbe sous les pieds de ses détracteurs, Antonio Costa a assuré à de maintes reprises que le soutien de la gauche antilibérale, très critique envers l’Union européenne et ses règles budgétaires, ne remettrait pas en cause le respect des engagements internationaux du Portugal.