Le colonel Mostafa al-Sharkassi, porte-parole de l’armée de l’air loyale aux autorités de Tripoli, a indiqué qu’un hélicoptère des autorités de Tripoli a été abattu hier mardi près de la capitale libyenne, faisant neuf morts. Il accuse le gouvernement rival basé à Tobrouk d’être derrière cette attaque.
L’hélicoptère transportait 16 personnes et se dirigeait vers Tripoli quand il a été ciblé par des tirs vers 11h43 hier matin. L’appareil s’est écrasé en mer dans la zone d’al-Maya, à l’ouest de la capitale libyenne. Les secours dépêchés sur place ont jusqu’à présent retrouvé neuf corps, dont celui du colonel Hussein Abou Dayya, un haut-responsable de la coalition de milices Fajr Libya qui contrôle Tripoli. En plus de trois membres d’équipage, l’appareil, qui n’était pas armé, transportait également des civils, dont des employés de banque chargés de transporter des fonds pour les fonctionnaires. Les autorités de Tripoli pensent que tous les passagers sont morts.
Pour le colonel Mostafa al-Sharkassi, il s’agit d’un acte criminel. Il a immédiatement attribué l’attaque à des groupes armés liés au gouvernement reconnu par la communauté internationale et a promis de « riposter avec force le moment venu et à l’endroit opportun ». Le gouvernement de Tobrouk a tout de suite réagi en démentant toute implication dans le crash. En vue d’une éventuelle riposte, le ministère de la Défense auquel est rattaché le colonel Sharkassi a décrété un état d’alerte maximal pour les forces armées et les thowars (anciens rebelles).
Cet épisode menace d’aggraver un peu plus encore le chaos dans lequel se trouve la Libye depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011 avec notamment deux autorités politiques, celle de Tripoli et celle reconnue internationalement basée dans l’Est du pays, qui se disputent le pouvoir. Les Nations unies ne sont toujours pas parvenues à les faire s’entendre sur la formation d’un gouvernement d’unité.