Le guide suprême de la révolution islamique en Iran, l’ayatollah Ali Khamenei a demandé mercredi au président Hassan Rohani, à ce que l’accord conclu le 14 juillet dernier avec les grandes puissances sur le programme nucléaire iranien, soit appliqué, mais sous certaines conditions.
Ces conditions sont résumées dans une loi que le Parlement iranien a adoptée la semaine dernière. Khamenei exige que l’Iran attende, que ce soit pour expédier à l’étranger son stock d’uranium enrichi ou encore pour redéfinir l’objectif de son réacteur à eau lourde d’Arak, que le dossier sur les dimensions militaires possibles du programme nucléaire de la République islamique ait été classé par les inspecteurs internationaux.
Les inspecteurs de l’AIEA (Agence Internationale de l’Energie Atomique) ont achevé ce mois-ci de prélever les échantillons sur les sites militaires iraniens et devraient faire connaître leurs conclusions sur les « dimensions militaires possibles » d’ici le 15 décembre prochain. Le guide suprême demande également à ce que les Etats-Unis et l’Union européenne annoncent clairement la fin des sanctions visant son pays.
Paradoxalement, l’approbation par l’ayatollah Khamenei de l’accord sur le programme nucléaire iranien pourrait être sources de tensions du fait des conditions qu’il impose. Par exemple, il estime que toute nouvelle sanction, sous n’importe quel prétexte que ce soit pour le terrorisme ou les droits de l’Homme, prise par n’importe quel pays engagé dans les négociations, sera considérée comme une violation de l’accord et le gouvernement iranien sera obligé d’arrêter son application selon la loi votée par le Parlement.
L’accord conclu par l’Iran et les grandes puissances est intervenu après deux ans d’âpres négociations. Il ouvre la voie à la levée des sanctions économiques internationales imposées à Téhéran en échange de son engagement à renoncer à l’arme atomique et de limiter son programme nucléaire au domaine civil, pour une période de 8 à 15 ans.