Le gouvernement algérien a ordonné lundi, la fermeture de la chaîne de télévision privée «El Watan TV » pour avoir diffusé un entretien de l’ancien responsable de l’Armée Islamique du Salut (AIS), Madami Mezrag, au cours duquel, il s’est notamment pris au président algérien, Abdelaziz Bouteflika.
Tout récemment, le leader de l’AIS, l’ancienne branche armée du Front Islamique du Salut (FIS, dissous), avait tenu des paroles menaçantes à l’égard du président algérien sur El Watan TV. Ce qui a poussé les autorités algériennes à décider de fermer cette chaîne de télévision.
Le ministère algérien de la Communication a même porté plainte contre El Watan TV, au motif qu’elle « exerce, d’une manière illégale et diffuse, de surcroît, des contenus subversifs et portant atteinte aux symboles de l’Etat ». Selon une source proche de département, El Watan TV n’a pas l’autorisation de travailler en Algérie, ses locaux ne disposant pas d’accréditation.
Bien entendu, la chaîne de télévision concernée n’a pas tardé à réagir à cette décision. Son patron, Djafar Chelli, a indiqué qu’El Watan TV va introduire un référé devant la justice dans l’objectif d’obtenir l’annulation de cette fermeture. Par la même occasion, Chelli a fait savoir que les bureaux d’El Watan TV ont été fermés et ses équipements, mis sous scellés.
En réalité, la chaîne privée El Watan TV, qui compte un effectif de 170 employés, émet à partir de Chypre et son siège est basé à Londres.
Le 3 octobre dernier, El Watan TV avait diffusé une interview dans laquelle Madani Mezrag s’était ouvertement attaqué au président algérien. Sur la base de la « Charte de la paix et de la réconciliation » adoptée en 2005 en Algérie, Bouteflika avait récemment rappelé aux ex-djihadistes ayant joui de l’amnistie qu’il leur était interdit de revenir dans la vie politique. Ce qui avait provoqué une réaction menaçante du leader de l’AIS : « s’il (le président Bouteflika) ne revoit pas sa position, il va entendre de moi ce qu’il n’a jamais entendu auparavant », avait déclaré Madani Mezrag.