L’alliance gouvernementale au Portugal est parvenue à remporter une légère victoire aux élections législatives de dimanche dernier, malgré quatre années passées sous le signe de la rigueur budgétaire.
Le peu de voix qu’elle a obtenues, qui illustre le manque d’enthousiasme des électeurs portugais, la contraint à composer avec une opposition hostile à sa politique d’austérité.
L’alliance gouvernementale a obtenu 38.6% des suffrages contre 32.4% pour le Parti socialiste qui reste la principale formation de l’opposition, et beaucoup moins que les 50.4% obtenus par la droite en 2011. La coalition au pouvoir perd ainsi sa majorité absolue dans un Parlement qui bascule à gauche.
Pour la formation d’un nouveau gouvernement, le Premier ministre sortant, Pedro Passos Coelho a, dès la publication des résultats, tendu la main au Parti socialiste, se disant prêt à négocier « les accords indispensables à la mise en œuvre de réformes importantes » dans le pays.
Autre signe du manque d’enthousiasme des Portugais, l’abstention a atteint un taux record à près de 43%. Le statu quo décidé par les Portugais, qui illustre un sentiment de prudence et d’attentisme pourrait se retourner contre eux, surtout avec la forte poussée réalisée par la gauche antilibérale qui s’est adjugée 10.2% des suffrages. La pérennité d’un gouvernement constitué dans ces conditions est loin d’être garantie, particulièrement au vu des tâches qui attendent le futur gouvernement et notamment l’adoption d’un budget pour 2015 qui garantisse « la maîtrise des comptes publics et la réduction de la dette ».
Mais après avoir menacé pendant la campagne de ne pas appuyer un éventuel gouvernement de droite, le leader du Parti socialiste Antonio Costa s’est montré plus conciliant dimanche soir, promettant de ne pas contribuer à une majorité de blocage s’il n’est pas en mesure de proposer une alternative crédible de gouvernement.