Accusée de concurrence déloyale par les compagnies d’autocars espagnoles, la startup française de covoiturage Blablacar a dû se défendre hier jeudi devant le tribunal de commerce de Madrid, arguant être un réseau social et non un moyen de transport.
La Confebus (Confédération patronale espagnole des sociétés d’autocar) reproche à Blablacar d’exercer illégalement une activité de transport routier de voyageurs, pratiquant ainsi une concurrence déloyale dans ce secteur, et réclame une suspension préventive du site de covoiturage. La société française s’est retranchée derrière le fait qu’elle ne faisait que réaliser une « prestation de services électroniques de traitement de données et de transmission d’information », sans flottille de véhicules ni services offline, mettant en lien des particuliers voyageant vers une même destination, en ne partageant que les frais de voyage, et sans but lucratif de la part de ses utilisateurs.
Blablacar, qui compte 2.5 millions d’usagers en Espagne, soit un peu plus de 10%, prend très au sérieux cette affaire devant la justice espagnole. Son concurrent Uber avait vu son service être suspendu préventivement en Espagne par ce même tribunal de de commerce de Madrid à la demande des taxis espagnols. Mais l’entreprise a malgré tout de bonnes raisons de ne pas céder à la panique. A la différence d’Uber, Blablacar possède une résidence fiscale en Espagne. L’entreprise française, qui vient juste d’entrer dans le club très fermé des « licornes », les start-up cotés en bourse évaluées à plus d’un milliard de dollars, après une levée de fonds de 200 millions de dollars, compte 20 millions d’usagers dans 19 pays, dont 2.5 millions en Espagne. C’est la première fois qu’elle est confrontée à une telle procédure judiciaire.