La réunion de la dernière chance entre la direction d’Air France et ses syndicats de pilotes s’est soldée par un échec. La direction de l’entreprise aérienne a annoncé hier jeudi que le conseil d’administration avait donné son feu vert à un « plan de restructuration alternatif » au plan de développement initialement prévu au sein de la compagnie.
Ce plan sera présenté au Comité central d’entreprise d’Air France. Il comporte une réduction de l’activité d’Air France en 2016 puis 2017 afin de garantir les objectifs économiques et l’avenir de la compagnie. Jusqu’au bout, les le SNPL (Syndicat des Pilotes de Ligne) et la direction ne sont pas parvenus à rapprocher suffisamment leurs positions. Air France réclamait 17% d’effort de productivité aux pilotes mais les propositions de ces derniers ne permettaient qu’une « économie évaluée de 2% à 4% ». Les deux camps se sont renvoyé la responsabilité des échecs des négociations. Le SNPL a avancé une inflexibilité de la direction qui se serait cramponnée à ses 17% alors que cette dernière affirme avoir été disposée à abaisser ses propositions de 17% à 12% ou 13%.
Le plan auquel devrait dorénavant avoir recours la direction pour assurer la croissance et la compétitivité de la compagnie est celui que craignent le plus les personnels de la compagnie. Il devrait prévoir la fermeture d’au moins cinq lignes, parmi les plus déficitaires du réseau. Cette décision entraînera le retrait d’une quinzaine d’appareils. De plus, ce plan sera accompagné de plusieurs milliers de licenciements, plus de 3 300 selon certaines organisations syndicales dont des pilotes. Mais cette impasse sociale devrait davantage se ressentir sur les autres catégories de salariés. Environ 2 000 postes d’hôtesses et de stewards pourraient être supprimés. Air France devrait en plus repousser l’arrivée dans sa flotte de nouveaux appareils, notamment des long-courriers Boeing 787.