L’aviation russe a mené hier mercredi, à la surprise générale, ses premières frappes en Syrie à la demande du président, Bachar al-Assad.
Cette annonce a été rapidement suivie d’une réunion des autorités militaires de la Russie et des Etats-Unis pour éviter tout accrochage entre forces aériennes en Syrie.
Officiellement, le Kremlin a affirmé vouloir prendre de vitesse les « terroristes » et détruire leurs positions en Syrie avant qu’ils ne débarquent en Russie. Moscou a annoncé que son aviation avait effectué 20 sorties et touché « huit cibles du groupe Etat islamique ». La télévision officielle syrienne a confirmé ces bombardements dans les provinces de Hama, dans le nord-ouest du pays et Homs, dans le centre.
Mais ces frappes soulèvent plusieurs interrogations chez les Occidentaux. La plus importante concerne le véritable objectif des Russes, s’il s’agit de vaincre les djihadistes du groupe Etat islamique ou de renforcer le régime du président syrien Bachar al-Assad.
Selon le politologue libanais Zyad Majed, les Russes ont choisi leurs cibles parce que ce sont des régions où le régime de Bachar al-Assad a subi des défaites ». A Washington, le secrétaire américain à la Défense Ashton Carter a jugé que les frappes russes ne visaient « probablement pas » les djihadistes et averti que l’approche russe « tournera mal » si elle se fixe pour unique objectif de défendre le régime de Bachar al-Assad.
De son côté, le chef de la diplomatie française a annoncé que des vérifications s’imposaient vu que plusieurs indications suggèrent que les frappes russes n’ont pas visé l’Etat islamique.
Mis à part les réelles visées russes, l’urgence est d’«éviter tout incident » entre les avions russes et ceux de la coalition internationale pilotée par les Etats-Unis qui frappent les positions de l’Etat islamique depuis un an maintenant. Les frappes russes sont intervenues deux jours après un sommet à New-York, entre Barack Obama et Vladimir Poutine qui s’est focalisé plutôt sur le sort à réserver à Assad.