A un jour des élections régionales, transformées par les indépendantistes en référendum pour ou contre un processus d’indépendance, les interrogations sur ce qu’impliquerait une indépendance de la Catalogne se multiplient, notamment sur le volet économique.
Les élections régionales de demain ont été précédées par l’une des campagnes électorales les plus intenses qu’ait connues l’Espagne post-franquiste. Le président sortant de la Catalogne et ses alliés indépendantistes ont promis, s’ils emportaient les élections, de défaire la Catalogne du « joug » de la monarchie espagnole en un an et demi à deux ans. Le cas échéant, les répercussions sur le pays devraient être considérables. Avec le départ de la Catalogne, l’Espagne perdrait 16% de sa population, mais également 25% de ses exportations et 19% de son Produit Intérieur Brut. Le gouvernement espagnol multiplie les déclarations selon lesquelles les Catalans également perdront au change. Leur région court le risque de devenir un Etat paria et ruiné, exclu de l’Union européenne et où le chômage monterait à 37% et les retraites plongeraient de 44%.
A cela s’ajoute l’épineuse question de la dette espagnole qui s’élevait au deuxième trimestre de cette année à 97.7% du Produit Intérieur Brut du pays. Si la Catalogne refuse de prendre en charge une partie de cette dette, celle-ci deviendrait alors insoutenable pour l’Espagne qui pourrait bien ne pas avoir d’autre choix que de recourir à un soutien de Bruxelles. L’Union européenne continue à maintenir une position peu claire sur une hypothétique sécession de la Catalogne.
En attendant la décision des Catalans, les banques, les grands groupes et les marchés suivent de près l’évolution de la situation, inquiets alors que l’Espagne commence à sortir de la crise, avec une croissance de 3.3% prévue pour 2015.