Les ministres de l’Intérieur de l’Union européenne (UE) sont parvenus mardi, à un accord portant sur l’accueil de 120.000 migrants.
Le plan proposé par la Commission européenne, n’ayant pas fait l’unanimité, a pu passer après un vote à la majorité.
La Slovaquie, la Roumanie, la Hongrie et la République tchèque ont voté contre ce plan particulièrement complexe. La Finlande, où l’extrême droite est associée au gouvernement, s’est abstenue.
L’accord est décliné en deux grands chapitres. Le premier porte sur la « relocalisation » de 66 000 réfugiés à partir de la Grèce et de l’Italie dans toute l’Union, y compris en Hongrie, selon une clé de répartition contraignante. Au terme de la relocalisation des premiers 66 000 réfugiés, les Etats se reverront en principe pour décider de la répartition des 54 000 autres. Malgré la subsistance d’une ambiguïté quant à leur rôle exact, la France est parvenue à obtenir une décision explicite sur les hot-spots, des centres d’enregistrement des personnes demandant d’accéder au statut de réfugié, établis dans des pays aux limites de l’espace Schengen.
Cette distribution contraignante des réfugiés, qui s’applique même aux Etats qui se sont opposés à l’accord, devrait créer de nouvelles tensions, notamment parce que la Slovaquie refuse obstinément d’accueillir des personnes de confession musulmane. La Pologne, jusqu’à présent réticente, a accepté de ses dissocier de ses partenaires de l’Est et de se rallier à la position de la France, de l’Allemagne et de la présidence luxembourgeoise de l’Union.
Le nouvel accord permet à Varsovie d’affirmer à son opinion publique que les plans initiaux de 120 000 personnes à accueillir ont été revus à la baisse et que l’effort à accomplir par les différents Etats sera étalé dans le temps. Mais le progrès réalisé avec l’accord d’hier est loin de constituer une réponse complète et durable à une crise migratoire qui, de l’avis de beaucoup, n’en est qu’à ses débuts.