A l’approche du scrutin du 27 septembre prochain qui pourrait donner la victoire aux séparatistes catalans, le débat sur une éventuelle indépendance de la Catalogne résonne désormais au-delà des frontières espagnoles, chacun des deux cherche des appuis à l’étranger.
Dans ce jeu de rivalités, l’avantage est indéniablement du côté du gouvernement conservateur de Mariano Rajoy qui est parvenu à obtenir le soutien de l’Allemagne, du Royaume-Uni et des Etats-Unis. A l’occasion de la visite la semaine dernière du roi d’Espagne, Felipe VI à la Maison blanche, le président américain Barack Obama a annoncé la détermination de son pays à maintenir ses relations avec « une Espagne forte et unie ».
Avant lui, la chancelière allemande Angela Merkel avait exigé le respect de l’intégrité territoriale de l’Espagne et le Premier ministre britannique, David Cameron avait averti que la sécession de la Catalogne signifierait sa sortie automatique de l’Union européenne.
De son côté, le gouvernement de la Catalogne, l’une des 17 régions autonomes d’Espagne, est allé plaider sa cause auprès des parlements du Danemark, d’Irlande, d’Uruguay ou de Belgique, et même des élus de la chambre des représentants des Etats-Unis. Mais, les indépendantistes catalans n’ont pu obtenir que des déclarations prônant l’ouverture d’un dialogue entre Madrid et Barcelone, mais aucun engagement à reconnaître une éventuelle République catalane.
Faute d’avoir été autorisés à tenir un référendum réclamé depuis 2012, les indépendantistes catalans présentent le scrutin de ce 27 septembre comme un plébiscite pour ou contre la sécession de la Catalogne.
Les sondages donnent favoris les séparatistes, du centre-droit à l’extrême-gauche, qui s’approchent de la majorité absolue des voix. Le président sortant, l’indépendantiste Artur Mas, juge que même la majorité des sièges suffirait à lancer un processus de sécession en 18 mois. L’incertitude sur l’avenir de la Catalogne inquiète également les investisseurs qui craignent des répercussions sur l’Espagne qui a pourtant renoué en 2014, avec la croissance après avoir traversé une grave crise qui a duré cinq années.