Les banques africaines peu capitalisées ont exprimé ce jeudi, leur volonté d’attirer plus de financements en provenance du monde arabe qu’elles jugent de «faibles coûts et altruistes».
« Le secteur de la finance islamique offre d’excellentes perspectives pour le continent africain que nos Etats se doivent de saisir », a déclaré le Premier ministre ivoirien, Daniel Kablan Duncan, à l’ouverture d’un Forum africain sur la finance islamique (FAFI) à Abidjan.
Les banques du continent, « malgré les efforts réalisés sont insuffisamment capitalisées et disposent pour l’essentiel de ressources à court voire à très court terme » avec « un taux de dépôts à vue de 58,4% dans l’espace UEMOA », l’Union économique ouest-africaine.
Quant au ministre ivoirien du Plan et du Développement, Albert Toikeusse Mabri, il a révélé que les investissements islamiques « ont la caractéristique d’être extrêmement mobilisables, pour des nécessités de réalisation des actions de développement, de présenter un faible coût et de revêtir un caractère altruiste ».
L’Afrique de l’ouest qui a longtemps prêté peu d’intérêt à ce nouveau mode de partenariat avec les pays arabes, doit profiter de cette alternative, a-t-il poursuivi.
L’objectif de ce forum qui prend fin ce vendredi, est de stimuler, selon Mabri, le développement du marché local par le recours à la finance islamique implantée en Afrique, dont entre autres, la Banque islamique de développement (BID) qui compte des filiales au Sénégal, au Niger, en Guinée-Bissau et en Mauritanie.
« Presque la moitié des pays membres de la Ligue arabe 10/22 sont présents en Afrique et leur économie contribue pour plus de 33% du PIB du continent africain », a rappelé Sidi Ould Tah, le directeur de la Banque arabe pour le développement économique de l’Afrique (BADEA).
« Il nous importe aujourd’hui plus que jamais, d’agir afin que l’économie, le commerce, l’investissement direct et la finance renforcent davantage cet enchevêtrement que nous voulons inextricable », a-t-il assuré.