L’accord franco-russe conclu le 5 août dernier pour annuler la vente à Moscou des deux navires de guerre Mistral, doit être entériné par les députés français. Cet accord permet à la France d’éviter le pire, à savoir d’énormes pertes que lui aurait values un recours de la Russie devant une juridiction arbitrale.
Le projet de loi relatif à l’annulation du contrat de vente de deux bâtiments de projection et de commandement à la Russie doit être discuté aujourd’hui à l’Assemblée nationale. Une heure et demie de débats sont prévus à l’hémicycle sur ce projet de loi qui sera soumis aux sénateurs le 30 septembre prochain, dernier jour de la session extraordinaire.
Une partie de la droite ne devrait pas manquer cette occasion pour renouveler ses critiques au président François Hollande sur une perte de crédibilité du pays à l’international et sur le coût de ce choix.
Coincé entre son engagement avec Moscou autour de l’important contrat de 1.2 milliard d’euros signé en 2011 et son engagement avec l’Union européenne qui vient de prolonger à nouveau les sanctions prises contre 149 personnalités russes ou pro-russes, le gouvernement français a conclu le 5 août dernier un accord avec la Russie. Cet accord prévoit le remboursement à la Russie de 949.7 millions d’euros, une somme correspondant aux avances déjà versées par Moscou ainsi que 56.7 millions pour le remboursement des frais d’entraînement des soldats russes qui devaient piloter les navires français.
A cela s’ajoutent les frais pour «dérussifier» ces navires, estimés à entre 100 et 180 millions d’euros par bateau, avant leur probable revente à de nouveaux clients. Entre l’Egypte, l’Arabie saoudite, Singapour, ou encore l’Inde, les candidats seraient nombreux. Malgré l’accord à l’amiable conclu avec les Russes, la non-livraison des Mistral à la Russie ne manquera pas de se répercuter sur les finances de la France, en plus des impacts sur sa crédibilité auprès de futurs clients en armements.