Le président français François Hollande a annoncé le lancement ce mardi d’opérations de reconnaissance en Syrie menées par les avions français qui doivent déboucher sur des frappes contre l’Etat islamique.
Le premier objectif des opérations de reconnaissance sera de mettre à jour la cartographie du conflit syrien que Paris avait réalisée entre 2012 et 2013 avec ses alliés américains et britanniques quand il s’agissait de préparer des frappes contre les armes chimiques de Bachar al-Assad. Ces premières missions seront menées par les Rafale basés aux Emirats arabes unis.
Les Mirage 2000 stationnés en Jordanie, certes plus proches, sont réservés à l’attaque. Les cibles de ces attaques seront les centres de commandement, les camps d’entraînement et la logistique de l’organisation terroriste, ce que les militaires appellent les « centres de gravité » de l’adversaire. Il s’agira donc de coups ciblés et non d’une campagne massive de frappes.
La décision de François Hollande revient à étendre l’opération « Chammal » menée depuis un an en Irak, en intégrant davantage la coalition dirigée par les Etats-Unis. Chammal mobilise quelque 800 militaires pour des opérations aériennes et des missions de conseil de l’armée irakienne et des peshmergas kurdes. Pour le président français, les opérations annoncées en Syrie contre l’organisation de l’Etat islamique relèvent de la légitime défense, les attaques contre plusieurs pays, notamment la France, étant organisées depuis la Syrie.
François Hollande a été très précis sur ses intentions à travers ces frappes. Comme toutes les puissances occidentales qui prennent part à la lutte contre l’Etat islamique, il écarte toute intervention au sol comme la réclament plusieurs personnalités de la droite de son pays. En s’investissant davantage en Syrie, le président français espère également disposer du renseignement nécessaire pour conserver son autonomie de décision et d’action et plus peser ultérieurement dans le règlement de la crise syrienne.