Une semaine après la destruction à Palmyre du temple de Baalshamin par les djihadistes de l’Etat islamique, plusieurs sources ont rapporté une puissance explosion dans l’extraordinaire temple de Bêl. La crainte que ce site inscrit par l’Unesco au patrimoine mondial de l’Humanité ait subi le même sort que le temple de Baalshamin est grande mais l’incertitude demeure sur l’ampleur réelle des dégâts.
Dimanche, l’OSDH (Observatoire Syrien des Droits de l’Homme) avait annoncé que l’Etat islamique avait détruit à l’explosif une partie du temple consacré au dieu Baal. La destruction partielle du temple a également été évoquée par un militant anti-régime de palmyre, Mohammed Hassan al-Homsi qui a affirmé que les djihadistes avaient eu recours à des récipients et des barils remplis d’explosifs préparés à l’avance. Mais selon des informations présentées hier lundi par le directeur des Antiquités et des musées du pays, Maamoun Abdelkarim, l’explosion à laquelle les djihadistes ont procédé dimanche n’a visé que l’immense cour du temple, qui s’étend sur 43 000 mètres-carrés, et la cella, c’est-à-dire la partie close du temple, et les colonnades frontales sont intactes.
Le temple de Bêl est incontestablement le plus impressionnant des bâtiments de la cité antique de Palmyre, surnommée la « perle du désert », qui accueillait 150 000 touristes avant la guerre. Vieux de presque deux mille ans, sa construction a pris plus d’un siècle et il allie de manière unique l’art oriental et l’art gréco-romain. Depuis leur conquête de la ville en mai, les djihadistes de l’Etat islamique ont multiplié les actes de destruction contre les joyaux archéologiques. Le 23 août dernier, c’est le temple de Baalshamin qui avait été totalement détruit à l’explosif. Et quelques jours auparavant, c’est l’ancien patron des Antiquités de Palmyre, Khaled al-Assaad qui avait été exécuté à l’âge de 82 ans puis pendu à un poteau et son corps mutilé.